Pneus d’hiver en saison estivale

Les spécialistes sont d’avis qu’il est souhaitable de changer les pneus d’hiver lorsque la profondeur de la bande de roulement est inférieure à 4 mm. C’est à peine la moitié de la hauteur de la nouvelle bande de roulement. Cette instruction étonne les conducteurs car suivant les normes on peut rouler jusqu’à ce que la profondeur atteigne 1,6 mm. Et nombreux sont ceux qui pensent que ce sera intéressant d’exploiter les pneus d’hiver en été pour justement en profiter jusqu’au bout.

 Il y a des arguments pour et contre un tel raisonnement. Il est évident qu’au fur et à mesure que le pneu s’use sa bande de roulement perd une grande partie de ses propriétés. De l’autre côté, les spécialistes d’ADAC précisent que les pneus d’hiver usés ne présentent pas plus de défauts que les pneus d’été dont la bande de roulement est trop peu profonde. Cela peut donc signifier que l’exploitation d’un tel équipement peut paraître économique (on ne dépense pas d’argent pour un autre jeu de pneus) et même écologique (les pneus à moitié usés ne sont pas jetés à la poubelle, de cette façon, nous ne polluons pas l’environnement).

 Et pourtant ...

Le plus grand danger que présentent les pneus hiver sur les routes en été concerne leur distance de freinage. Elle est beaucoup plus longue. La perte d’adhérence s’accroît considérablement et des phénomènes d’aquaplaning précoce peuvent apparaître. C’est vrai que le deuxième aspect du problème dépend avant tout de la profondeur de la sculpture. Néanmoins, négliger le paramètre concernant le freinage serait une grave erreur. Selon les recherches de l’organisation allemande ADAC, lorsque nous roulons à une vitesse de 100 km/h la distance de freinage peut atteindre 16 mètres ! Bref, là où les pneumatiques d’été s’arrêtent sans problème ceux d’hiver présentent une réaction retardée. Avec de tels pneumatiques vous pouvez provoquer un grave accident ou même tuer une personne. D’autres tests menés par une association canadienne révèlent que, sur sol sec, les pneus d’hiver demandent en moyenne 10% plus de distance que des pneus quatre saisons pour immobiliser le véhicule qu’ils chaussent.

Un tel comportement des pneus d’hiver est provoqué avant tout par l’usure rapide de la bande de roulement. Or, les pneumatiques destinés pour la saison hivernale sont fabriqués avec un mélange de gomme bien adapté. Il est expressément souple et garde son élasticité lorsqu’il est exposé à une température inférieure à 0°C. Dans de telles conditions météorologiques d’hiver, le pneu hiver garantit aux conducteurs de meilleures propriétés de roulement. Par contre une telle composition de caoutchouc est prédisposée à l’abrasion plus rapide. La consommation de carburant augmente et notre conduite n’est plus économique et n’assure pas un niveau de sécurité suffisant.

Pneus quatre saisons

Les problèmes pareils concernent également les pneumatiques destinés à l’usage pendant toute l’année, en particulier ces modèles qui fonctionnent bien dans des conditions propres à l’hiver. Or, ces pneus-là sont fabriqués de la même façon que les gommes pour la saison hivernale.

Les pneus d'hiver en été, sont-ils dangereux ?

Comportement des pneus hiver en été

Tant qu’il fait frais les pneumatiques d’hiver ne posent pas de graves problèmes de conduite. Au contraire, la situation change quand la température de l’air et la charge du véhicule augmentent. Par temps chaud, l’adhérence et la stabilité des pneumatiques d’hiver sur routes sèches sont incontestablement plus faibles. La gomme des pneumatiques d’hiver se débarasse moins bien de la chaleur que la gomme des pneus d’été. De tels comportements des pneus sont visibles avant tout lors de la prise des virages. La voiture ne tient plus si bien la route et commence à « nager ». Dans ces moments-là, les conducteurs amateurs ont du mal à maîtriser la situation, ressentent même un certain inconfort lors de la conduite. Et ce n’est pas tout. Quand la température dépasse les 7°C, la pression s’élève davantage dans des pneus d’hiver. Dans ce cas-la les risques d’éclatement augmentent. Sur chaussée mouillée, par contre, la semelle des pneus conçus pour l’hiver n’évacue pas aussi efficacement la pluie soudaine et courte. Cela accroît les risques d’aquaplanage. Ici c’est la profondeur de la bande de roulement compte au même degré que son profil.

Est-ce rentable de monter les pneus d’hiver en été

L’exploitation en été des pneus d’hiver ayant la profondeur de la sculpture de 4 mm n’a pas de sens à moins que dans un proche avenir vous pensez mettre votre véhicule à la casse. Or, il est communément prouvé que les pneus d’hiver s’usent en été beaucoup plus vite que ceux conçus pour la saison estivale.

Nous voudrions quand même vous transmettre quelques conseils pour que vous puissiez profiter de votre équipement d’hiver également en été. Premièrement, les pneus doivent être en bon état. Ensuite, il est souhaitable que votre conduite soit plutôt modérée. Et une remarque importante - sur route mouillée vous êtes obligés de ralentir de 20-30 km/h. Il est évident bien sûr de respecter la distance réglementaire entre les voitures qui participent dans la circulation routière. 

Exploiter les pneus d’hiver en été peut s’avérer économique à condition d’un faible kilométrage annuel. Par exemple si vous avez deux voitures et vous les utilisez en alternance. Voilà une situation dont vous sortez gagnant. Précisons quand même qu’un tel comportement n’est pas la meilleure situation et ne peut pas être cité comme exemple. C’est juste une solution mementanée pour éviter certains changements nécessaires et d’ailleurs c’est beaucoup moins dangereux que la conduite avec les pneus complétement usés ou bien l’achat d’un produit bon marché d’origine douteuse. Surtout, si l’on prend en considération la hauteur des frais liés à l’accident que l’on peut provoquer à n’importe quel moment.

Tout bien considéré, ce qui compte avant tout c’est la sécurité de chaque participant du trafic routier. Et pour la garantir rien n’est plus rassurant qu’un nouveau jeu de pneus. Bien sûr, la prudence du conducteur y est pour quelque chose car selon les statistiques sur les accidents, leur grande partie a lieu justement en ligne droite.